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Le concept One Health en agriculture biologique, Purpan y prend part !
Le métaprogramme MetaBio (INRAe) auquel participent Céline DOMANGE et Djamila LEKHAL, deux enseignantes-chercheuses en sciences animales de Purpan, se positionne sur la question de la gestion intégrée des santés animale, végétale et des sols en agriculture biologique (AB), et en particulier sur les interactions et complémentarités entre ces santés dans une approche « One Health ».
Ce Programme est à l’origine de la création d’une communauté interdisciplinaire de scientifiques (plusieurs équipes de recherche et Unités Expérimentales réparties sur tout le territoire dans et hors Hexagone) et personnels des Instituts (et Centres) techniques.
L’AB impose un changement de paradigme qui consiste à passer d’une logique de contrôle curatif des maladies transmissibles et autres problématiques sanitaires, à une logique de prévention, favorisant le retour à des systèmes plus complexes réduisant la prévalence de ces maladies et leur capacité d’installation et de persistance dans les écosystèmes. L’AB propose, en particulier, une approche systémique contribuant à raisonner conjointement, plutôt que séparément, les différentes composantes des santés, et par là, à développer une véritable intégration des santés dans un mode de gestion agroécologique (maximisation des régulations naturelles, exploitation des synergies et complémentarités entre compartiments, vision holistique du fonctionnement des agroécosystèmes).
Les contraintes de gestion de la santé des plantes et des animaux sont, en effet, très similaires mais également interdépendantes et en lien étroit avec la santé du sol. L’AB est perçue comme contribuant au maintien, voire à l’amélioration de la santé humaine, des sols et des écosystèmes.
Par ailleurs, les projections des variations climatiques futures, mais aussi des échanges commerciaux, montrent que la pression exercée par les maladies transmissibles animales et végétales augmentera, menaçant ainsi gravement la santé des agroécosystèmes et la sécurité alimentaire. Aussi, ce consortium considère les systèmes de production en AB, impliquant notamment un recours limité, voire inexistant aux molécules de synthèse, et donc la nécessité de s’appuyer au mieux sur les propres défenses physiologiques des systèmes biologiques, comme des prototypes opérationnels de gestion systémique des santés à l’échelle d’une exploitation voire d’un territoire, catalyseurs de nouveaux questionnements scientifiques et techniques, et donc potentiellement d’innovations pour une gestion intégrée des santés à toutes les échelles.


En effet, en AB, de nombreuses exploitations sont en polyculture-élevage ou développent des partenariats entre exploitations spécialisées, et gèrent de façon interdépendante les ateliers de production animale et végétale, ceci participant à leur caractère de résilience. Il s’agit donc de réussir à mobiliser l'ensemble des leviers de gestion disponibles en considérant simultanément le sol, le végétal et l'animal, en accord avec le concept « One Health ». Dans une perspective de transition à grande échelle de l’AB, la gestion intégrée des santés nécessite non seulement un accompagnement des acteurs mais constitue, de fait, un front de science interdisciplinaire à part entière.
L’utilisation de plantes et la valorisation de leurs propriétés pour la santé en AB découlent du Cahier des charges (Règlement (UE) 2018/848). Ainsi, de nombreuses plantes peuvent revêtir un intérêt en médecine vétérinaire, via leurs métabolites secondaires ou principes actifs. Certaines propriétés sont particulièrement recherchées (anti-infectieuses, anti-inflammatoires, anti-oxydantes, antalgiques, régulatrices…) en lien avec les perturbations qu’elles régulent ou par le soutien qu’elles apportent (plantes adaptogènes, renforcement des sphères digestives, respiratoires, immunitaires, reproductives…). En santé des plantes, cette pratique est beaucoup moins développée.
Afin de limiter l’emprise sur les terres agricoles et le gaspillage de « déchets » potentiellement utilisables, les travaux de ce consortium s’intéressent à l’utilisation de co-produits d’origine végétale pour la gestion de la santé du végétal et/ou de l’animal en AB sur différents territoires en France et outre-mer. En effet, les disponibilités de ces ressources ne sont pas bien identifiées. De même, l’évaluation de leurs effets à l’état brut ou après extraction reste à mieux maitriser. Enfin, par ces travaux le consortium espère proposer une méthode permettant de développer la valorisation des coproduits, dans une optique de gestion intégrée des santés végétales et animales (voire du sol) et de conception à plus grande échelle d’agroécosystèmes plus durables.
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